Qu’est ce que l’hypnose ericksonienne ?

L’hypnose, intrigue, on lui porte des représentations magiques véhiculées par l’industrie du spectacle, comme celle d’une intervention extérieure qui agit sur la partie inconsciente avec la présence d’un sujet et d’un expert qui connaît des techniques d’induction.

L’hypnose thérapeutique est bien loin de toutes ces représentations magiques L’hypnose existe depuis que l’humanité existe.  Pour Milton H. Erickson, ancien psychiatre américain, l’hypnose est un état naturel, physiologique et spontané que nous pouvons expérimenter, a minima tous les jours, tout simplement lorsque « nous sommes dans la lune », « dans les nuages » ou bien encore cet état intermédiaire lors de certains réveils matinaux où l’on hésite entre le rêve et l’éveil.

Pour Erickson « tout ce qui n’est pas conscient est inconscient » et cet inconscient est considéré comme un réservoir de ressources; ce qui implique une notion positive de l’inconscient doué d’un mode de fonctionnement analogique. Lorsque les psychologues essaient de comprendre comment fonctionne notre esprit, ils parviennent souvent à une conclusion surprenante : nous prenons souvent des décisions sans y avoir réfléchi – ou, plus précisément, sans y avoir réfléchi consciemment. Quand nous roulons et que nous laissons passer les piétons tout en pensant à nos prochaines vacances ou à la prochaine fête, c’est notre inconscient qui est aux commandes, ou du moins qui joue un rôle essentiel. Il représente la partie cachée de l’iceberg soit 90 % et les 10% restant c’est notre conscient et celui-ci peut faire barrage.

La dynamique hypnotique permet de retrouver sa capacité à répondre de manière nouvelle et adaptée aux situations rencontrées. L’hypnose par sa capacité à “s’abstraire” de l’environnement immédiat permet à votre inconscient d’effectuer des remaniements utiles au changement. Du point de vue scientifique, ce sont des modifications de fonctionnement au niveau neuronal qui sont observées, notamment au sein du système limbique qui a un rôle important dans notre comportement et nos émotions. Son efficacité n’est plus à prouver. Reconnue par l’Inserm, elle est utilisée dans le domaine médical pour éviter notamment les effets indésirables de l’anesthésie.

Que veut-dire hypnose ericksonienne ?

L’hypnose ericksonienne, ou approche ericksonienne, issu du travail du psychiatre Milton H. Erickson est une communication personnalisée, souple et orientée sur l’avenir. Elle se caractérise de la façon suivante :

•  rencontrer le langage de la personne
• identifier, accepter et utiliser les ressources et valeurs de la personne
• utiliser et mobiliser de façon active et progressive, ses ressources et ses motivations vers la résolution du problème
• encourager à décrire ses troubles de manière analogique, exemple telle personne « essuiera des mains qui pleurent », pour ouvrir des possibilités de changement qui n’étaient pas entrevues dans un langage médical.

Quel est le rôle du thérapeute en hypnose ericksonienne ?

La place du thérapeute s’apparente à celle d’un pédagogue : il apprend à utiliser les outils que celui-ci possède déjà pour changer. L’hypnose ericksonienne est un mode de communication privilégié où les réponses proviennent du sujet, le praticien n’ayant qu’un rôle de facilitant. il s’agit d’un état de recherche intérieure, un processus actif et créatif. Cette position « enseignante » se prolonge par l’apprentissage de l’autohypnose par la personne.

L’hypnose est-elle efficace ?

Pourquoi n’y aurait il pas d’échec ? Qu’est ce que l’échec si nous n’évoquons pas la réussite ? Mais de quelle réussite est il question ? La satisfaction d’une plainte ? La disparition d’un symptôme ? La compréhension du sens des troubles ? L’émergence d’un changement d’attitude vis à vis de soi-même et dans sa relation au monde ? Ce qui est apporté à la première consultation pourra évoluer au cours du traitement. Watzlawick et l’école Palo Alto ont montré que souvent c’est la solution employée par le patient pour résoudre son problème qui est en cause.

Comment comparer un accompagnement de la douleur avec le traitement d’une dépression ou une phobie ? La persistance des douleurs aiguës renseigne sur l’efficacité ou non des suggestions hypnotiques mais dans les cas de pathologies chroniques, la situation diffère car les possibilités de gain augmentent en raison des intrications tissées dans le temps. Erickson n’avait pas pour but de guérir ses patients, mais de les aider à franchir des étapes de leur vie, en ce sens on parle de thérapies brèves.

Une thérapie est dite brève quand elle est orientée sur un objectif (une solution) défini en commun. L’objectif est à la fois ambitieux et modeste et il dépend aussi de la motivation du patient à changer. La relation thérapeutique est fondée sur une coopération, si la personne ne s’estime pas concernée voire s’oppose au thérapeute le résultat sera décevant. L’hypnose n’est en aucun cas une panacée, ni une solution de facilité et la persévérance à l’autohypnose est un gage de soulagement.

Limite d’âge pour l’hypnose ou autohypnose ?

Les études scientifiques sur l’évolution des fonctions cognitives montrent l’importance de retrouver une biographie, un fil conducteur dans une longue vie, souvent marquée par des deuils, les pertes (physiques, psychiques ou relationnelles). Le retour simple à la perception du corps, à des souvenirs heureux ou à une activité qu’on aime agit comme un catalyseur.  L’autohypnose ne connaît pas de limite d’âge. L’enfant par exemple entre et sort facilement et spontanément en hypnose ; quand il est absorbé dans un jeu, quand il se laisse aller à rêver. Autoriser l’enfant à garder cette aptitude  comme un moyen de se ressourcer est bénéfique.

Existe-t-il des dangers à la pratique de l’hypnose ?

L’hypnose en elle même ne présente ni dangers, ni vertus. Elles est physiologique par nature. Le danger proviendra de celui qui l’utilise, autrement dit, de ses intentions, ceci s’applique d’ailleurs à toutes techniques relationnelles ou non. il est donc important de bien choisir son praticien. Une contre-indication peut venir de la demande du patient. Les demandes qui considèrent l’hypnose comme une sorte de sérum de vérité et cherchent à vérifier des convictions dans les vies antérieures ou la fidélité du conjoint seront résolument écartées.

Les personnalités dites borderline et les patients psychotiques peuvent bénéficier de l’hypnose à condition qu’elle soit pratiquée par un psychiatre expérimenté qui examinera au cas par cas cette opportunité, en raison entre autre des traitements médicamenteux. La paranoïa avec syndrôme d’influence est une contre-indication absolue.

Qu’est-ce que l’hypnose thérapeutique ?

Un outil d’observation et d’appréciation de la problématique. L’hypnose stimule par sa présence, elle agit comme un catalyseur qui suscite une action. Elle agit également comme un dissolvant dans lequel la symptomatologie se délite et se recombine autrement. L’hypnose aide les sujets à se replacer au bon endroit, au bon moment, dans leur bon mouvement. Par exemple, la personne qui a une phobie, anticipe une menace et ressent anxieusement, avant l’heure le danger.

Hypnose : s’agit-t-il de manipulation ?

Il n’existe pas de notion de pouvoir. La croyance selon laquelle l’hypnose contraindrait un sujet à exécuter n’importe quelle suggestion est fausse. De nombreuses expériences ont démontré que la personne garde son intégrité morale et ne se soumet à rien qui soit contraire à ses valeurs. La personne en état d’hypnose est au contraire dans un état amplifié de conscience. Elle apprendra donc, par un travail sur sa CONFIANCE en ELLE, à mieux savoir dire NON. L’hypnose médicale ericksonnienne n’a rien à voir avec l’ « hypnose de spectacle » qui est faite par des illusionistes…

L’hypnose ou autohypnose peut-elle avoir des effets secondaires ?

Il peut arriver qu’en pratiquant l’autohypnose pour une douleur par exemple, des effets sur notre sommeil, sur notre humeur, apparaissent et que l’on se sente plus détendu. Il peut également arriver qu’une séance fasse surgir une sensation désagréable ou une émotion restée enfouie, qui s’estompent avec le temps.