Stress climatique : ce que le Japon nous apprend

Quand le feu marque aussi le cerveau

Les incendies ne détruisent pas seulement des forêts et des maisons : ils marquent aussi profondément le système nerveux.
La psychiatre Jyoti Mishra (Université de Californie San Diego) a étudié les survivants du Camp Fire en Californie. Ses résultats sont clairs :

  • Les personnes directement ou indirectement exposées avaient des réponses cognitives 20 % moins précises que celles non exposées.
  • Elles étaient plus distraites, moins capables d’ignorer des stimuli parasites.
  • Leur activité cérébrale frontale et pariétale était plus intense : le cerveau devait fournir plus d’efforts pour accomplir une tâche simple.

C’est comme si le cerveau, tel un ordinateur surchauffé, utilisait toute son énergie à surveiller en permanence son environnement, au détriment de la concentration et de la mémoire.

👉 En langage du quotidien : lire une page de livre devient difficile, suivre une réunion épuisant, rester concentré sur une tâche simple un défi.

Ces symptômes rappellent l’état de stress post-traumatique, où l’hypervigilance est constante. Mais ici, ils s’inscrivent dans un contexte nouveau : celui de la crise climatique, avec ses catastrophes répétées qui entretiennent l’angoisse.

Tous égaux face à l’anxiété ? Pas vraiment

La psychologue Susan Clayton souligne que certains groupes sont plus vulnérables : enfants, personnes âgées, femmes, populations précarisées. Non seulement parce qu’ils ont moins de ressources matérielles, mais aussi parce qu’ils subissent déjà davantage de charges mentales et émotionnelles.

L’OMS rappelle que la santé mentale doit devenir une priorité dans l’adaptation climatique. Car sans soutien psychologique, le stress et l’anxiété deviennent des freins majeurs à l’action collective.

L’anxiété : ennemie ou moteur ?

L’anxiété ressemble souvent à une alarme incendie intérieure.

  • Mal réglée, elle sonne trop fort, trop souvent, nous laissant épuisés.
  • Mais bien comprise, elle joue son rôle : alerter d’un danger, nous pousser à agir, nous aider à anticiper.

Plutôt que de chercher à l’éteindre, il est parfois plus fécond d’apprendre à l’écouter comme un messager.
Dans ce sens, elle devient un moteur : une force qui oriente vers des choix plus conscients, une meilleure préparation et une recherche de sens.

Leçons japonaises de résilience

Le Japon, pays habitué aux séismes et tsunamis, a développé une culture collective de la résilience.

  • Éducation dès la maternelle : exercices d’évacuation, cours de prévention, manuels adaptés.
  • Mémoire vivante : musées, commémorations, monuments rappellent que chaque catastrophe contient des leçons à transmettre.
  • Implication communautaire : habitants et volontaires organisent ensemble la prévention et la réaction.

Cette pédagogie développe un réflexe : agir plutôt que subir.
👉 C’est un antidote à l’impuissance et à l’angoisse. Voici des solutions accessibles pour chacun

Même sans vivre au Japon, chacun peut renforcer sa résilience :

  • Créer ses propres rituels de sécurité : préparer une trousse d’urgence, apprendre des techniques de respiration, organiser son réseau de proches.
  • Entretenir une mémoire collective : raconter aux enfants comment on a surmonté une épreuve, garder trace des solutions trouvées.
  • Renforcer les liens sociaux : un repas partagé, un groupe de voisins, un cercle de parole.
  • Pratiquer des exercices de recentrage : cohérence cardiaque, marche consciente, art-thérapie.
  • Transformer son rapport à l’anxiété : la voir comme une boussole, pas comme une ennemie.

Proposition de prescription ludique

🎲 Le Bingo du sûr et du trop

5–10 min/jour. L’objectif n’est pas de « supprimer » l’anxiété, mais de changer la relation avec elle.

Créez une petite grille 3×3 (ou dessinez-la à main levée).
Dans chaque case, inscrivez une action rapide :

  • un micro-courage (dire non à un mail, respirer en conscience pendant 1mn…),
  • un indice de sécurité à photographier (un arbre, une porte qui ferme bien, un sourire échangé),
  • et une minute “trop” (pendant 60 secondes, exagérez volontairement un rituel anxieux, puis arrêtez net).

Chaque jour, validez une case différente.
👉 Petit à petit, vous accumulez des victoires visibles, vous rééduquez votre cerveau à repérer le sûr, et vous transformez vos rituels anxieux en choix conscients.

Pour aller plus loin :

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